« Tho Mau » – Le culte de la Déesse Mère est une croyance traditionnelle qui est pratiquée depuis longtemps au Vietnam. Ce culte est répandu principalement dans le Nord de ce pays. Le 1 décembre 2016, le culte des Déesses Mères a été officiellement reconnu Patrimoine culturel immatériel de l’Humanité par l’UNESCO.
Le rituel de culte de la Mère tire son origine de millénaires de matriarcat. Mais il s’est développé fortement sous la dynastie de Lê postérieure. Il a apparu dans toutes les régions au Vietnam, de la ville à la compagne.
Le rôle des femmes vietnamiennes est apprécié voire vénéré. Elle est au centre de l’univers et règne sur les éléments principaux des 4 mondes: ciel, terre, eau, montagne et forêt. « Mau » (La Mère) représente la naissance, la richesse et le bonheur. « Mau » nous protège contre des calamités naturelles, de la malchance, des maladies. Donc, chaque fois l’homme se sent isolé, seul et décontenancé, on va « voir » La Mère pour recevoir la tranquillité de l’âme.
Le culte de la Déesse Mère est une religion, une croyance spécifiquement vietnamienne, malgré ses emprunts au bouddhisme (adoption de Bodhisattva miséricordieuse Quan Âm comme souveraine suprême), au taoïsme (intégration de certains saints et génies, en particulier de Ngoc Hoang, Empereur de Jade qui gouverne l’Olympe des Immortels) et au confucianisme (notions du bien et du mal, certains rites sacrificiels). À la différence des autres religions, le culte de la mère ne promet pas au commun des mortels un nirvana ou un paradis mortel. Au contraire, il vise à rendre la vie terrestre plus agréable, ici et maintenant.
« Tho Mau » est considéré comme un musée « vivant » de la culture vietnamienne. Le «hau dong», une forme de chant folklorique et de danse basée sur la combinaison entre le chant «châu van», un genre de musique spirituelle avec des paroles inspirées de mélodies entraînantes, et des danses souples est une liturgie indispensable du culte de la Mère. Il est aussi une façon de communiquer avec les esprits à travers « ba dong » ou « ong dong » (les chamans).
Les chamans est les figures centrales du «hâu dông». Ils s’habillent toujours avec des tuniques fantaisistes et chatoyantes car c’est un signe distinctif de chaque incarnation correspondant à un génie. Les «cung van» (instrumentistes) jouent et chantent pour aider le chaman à entrer en transe. Dans chaque rituel «hâu dông», il y a deux ou quatre assistances du chaman pour les aider à changer des coutumes et les donner des encens, etc. Après la cérémonie, les offrandes sont distribuées aux participants, comme un cadeau des divinités.