La majorité des hôtels du pays sont de simples adresses familiales, parfois avec uniquement un lino cachant un sol en béton, une moustiquaire, un ventilateur qui s’arrête à minuit (comme le générateur) et une douche froide au rez-de-chaussée. Les destinations très prisées (telles Yangon, Bagan, le lac Inle, Mandalay, la plage de Ngapali) abritent des établissements de catégorie supérieure semblables aux complexes hôteliers haut de gamme de Thaïlande, avec chambres de type bungalow, piscines, courts de tennis et restaurants supervisés par des chefs européens. Entre ces deux extrêmes (mais de qualité plus proche des options petits budgets), vous trouverez quantité d’hôtels de style chinois modernes, de qualité variable, tous faits sur le même modèle : sol carrelé, salle de bains individuelle avec eau chaude et réfrigérateur dans un coin.
En principe, tous les hébergements fournissent le petit-déjeuner gratuit (en général des œufs et des toasts, mais parfois de véritables festins avec des plats locaux, comme le mohinga, une soupe de nouilles épicée au poisson). Le personnel peut très souvent changer votre argent, s’occuper de votre linge (à partir de 1 000 K par machine dans les pensions bon marché), vous louer des vélos, réserver un taxi, vendre des billets de transport et vous trouver un guide parlant anglais.
Restrictions
Les étrangers n’ont le droit de loger que dans les hôtels et pensions dotés d’une licence, qui doivent en principe proposer au moins 5 chambres et atteindre un certain standing. Avant, dans les villes moins visitées, certains propriétaires contournaient ces règles, mais cette pratique tend à disparaître. Les employés préfèrent prétendre que l’hôtel est complet plutôt que d’avouer qu’ils n’ont pas de licence.
Le soir, les hôtels et les pensions doivent remplir des fiches de police pour chaque client, avec les détails du visa et le numéro du passeport. Ils ne sont cependant pas obligés de conserver le passeport.
Types d’hôtels
Lors de notre voyage, nous avons essayé de ne fréquenter que les hôtels privés. Quand vous cherchez un logement, essayez de garder ce paramètre à l’esprit.
Pensions familiales
Ne comptant souvent que 5 ou 6 chambres et une salle TV à partager avec 3 ou 4 générations vivant sous le même toit, ces pensions pour petits budgets se révèlent très intéressantes car, outre leur tarif bon marché (souvent 10–15 $US pour une double), elles offrent un aperçu authentique de la vie locale. La plupart ont un ventilateur ou une sorte de climatiseur, bien que l’électricité soit fréquemment coupée après minuit. Certaines sont meilleures que d’autres, et, comme dans les hôtels pour petits budgets, les traces de moustiques écrasés sur les murs ne sont pas rares.
Hôtels petits budgets
Dans la plupart des villes, les seules options sont des hôtels de 4 étages, modernes et de style chinois. Certains offrent des chambres exiguës et sombres avec salle de bains commune au rez-de-chaussée (souvent pour les Birmans uniquement), et 2 sortes de chambres plus agréables dans les étages supérieurs. Certains ont des ascenseurs ou des portiers, d’autres laissent leur générateur allumé 24h/24 ou bien ne proposent de l’électricité que quelques heures la nuit et le matin. La majorité facture de 15 à 30 $US pour une double. Demandez à voir les chambres « deluxe » avant de les prendre : elles coûtent 10 $US supplémentaires pour un réfrigérateur et un bureau que vous n’utiliserez peut-être pas. D’autres sont plus spacieuses, avec un sol plus agréable et la TV sat.
Hôtels gouvernementaux
Nous déconseillons les hôtels gérés par le ministère des Hôtels et du Tourisme (MHT), généralement vieillots, vides et mal entretenus, car l’argent va directement dans les caisses du gouvernement. Ces hôtels sont facilement reconnaissables : ils s’appellent souvent du nom de la ville dans laquelle ils sont situés (par exemple Sittwe Hotel à Sittwe), leur façade arbore un drapeau du Myanmar, et les employés vous le diront sans ambages si vous leur posez la question. Le nombre de ces « hôtels gouvernementaux » a diminué ces dernières années, certains ayant été cédés à des propriétaires « privés ».
Hôtels en joint-venture
Un certain nombre de chaînes étrangères gèrent des hôtels, conservant leur domaine grâce à des baux de 30 ans avec le gouvernement. Ces établissements de catégorie supérieure, où l’électricité n’est jamais coupée, facturent parfois jusqu’à 450 $US la nuit. Ce sont généralement les adresses les plus agréables.
Bien qu’ils fonctionnent comme des hôtels privés, la somme qui revient au gouvernement, en sus de la taxe de 10 ou 12%, et du montant que coûte la « licence », n’est pas connue. En raison de cette imprécision, certains voyageurs préfèrent éviter les hôtels en joint-venture. Cependant, ils sont réputés pour reverser une partie de leurs profits dans des projets communautaires, comme la construction de cliniques, qui versent des salaires un peu plus élevés que la moyenne.
Autres hôtels privés
Il est plus difficile de savoir où va l’argent gagné par les hôtels de cette catégorie – catégorie supérieure et haut de la catégorie moyenne –, tenus par divers entrepreneurs locaux qui en sont propriétaires. Certains sont d’anciens hôtels gouvernementaux loués à des propriétaires locaux. Si certains propriétaires sont honnêtes, faisant partie de la petite classe moyenne birmane, d’autres peuvent avoir des relations avec le gouvernement, qu’ils soient parents ou amis avec les généraux. C’est le cas de la chaîne Aureum Palace détenue par Tay Za. Nous évitons de recommander les hôtels qui sont connus pour être proches du gouvernement, ou essayons de savoir qui sont les propriétaires.
Prix
Les hôtels et les pensions qui sont autorisés à héberger les étrangers (foreigners) affichent leurs prix en dollars américains. Il est en général possible de payer en kyats, mais les prix étant convertis à un taux légèrement défavorable, il est plus intéressant de payer votre hébergement en dollars. Les prix des hôtels de catégorie moyenne ou inférieure incluent les taxes, tandis qu’en catégorie supérieure, l’addition s’allonge généralement de 20% de taxe et de service. Quelques rares hôtels de catégorie supérieure acceptent les cartes de crédit.
Les établissements sont classés par ordre de prix. Lorsque cela s’avère utile, nous les présentons sous 3 catégories : les petits budgets (doubles à moins de 16 $US), la catégorie moyenne (doubles de 16 à 35 $US) et la catégorie supérieure (plus de 35 $US). La plupart des hôtels pratiquent une double tarification (étrangers et Birmans).
Le marchandage est possible dans la plupart des hôtels, surtout en basse saison (de mars à octobre). Les voyageurs qui se présentent de bonne heure – en débarquant d’un bus de nuit qui arrive vers 6h ou 7h – ne paieront que la nuit suivante.